vendredi 22 septembre 2017

Liberté immédiate



La chaîne des mots retient
la glu qui sort des sens
l’histoire n’a pas de sens
pas de fin aux jours gris
la ville sale
ne sait pas laver sa plaie sous la pluie.
On crache sur les murs
pour effacer la vomissure journalière
le chemin quotidien
du travail sans fin
chaîne de travail
loisirs abominables
homme devant soi-même
condamné, conditionné
jusqu’à la fin des temps.
Merde, chiotte et chiotte
à quoi ça va ton cul emmerdé
et tes couilles pendantes
sur la fosse septique
de l’usine à bras cadencés...
C’est pas jojo la popote des familles
ses résidus de fin de mois
les œufs ratés, le foutre moisi
mayonnaise de mes deux
épatée sur la merde de récupération
engrais pour notre terre à tous
pour le sale blé du mauvais pain.
Liberté immédiate nous entends-tu ?
Liberté
Liberté de dire
Liberté de faire

Dure Liberté nous entends-tu ?


Gaston Criel, Popoème, 1976,
rééd. Editions du chemin de fer, 2015

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