mercredi 10 mai 2017

La femme et le pantin




- Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ?
- Ils en parlent partout. Autant que lorsque Jospin s'est retiré...
- Tu vois, je n'en avais rien à faire, du départ de Jospin. Alors, la Marion Machin, tu imagines...
- A la veille des législatives...
- Non, au lendemain du ratage médiatique des présidentielles...
- 11 millions d'électeurs quand même !
- C'est bien ce que je dis : ratage médiatique, pas électoral. Le cirque médiatico-politique n'a rien à voir avec les électeurs... On a monté le FN pour mieux le descendre et élire le larbin de Berlin.
- Tu exagères.
- Il est possible que je me trompe. Mais si c'est le cas, j'ai bien peur que ce soit pour avoir mal mesuré l'effet de nuisance de cette abjection.
- Une dernière ?
- Au moins, oui !
- Elle aurait dû faire comme sa mère.
- Qui ?
- Marine.
- C'est-à-dire ?
- Aller plus loin.
- Pour la sortie de l'euro ?
- Non. Montrer autre chose qu'une cuisse. Tu ne te souviens pas de Pierrette Le Pen posant dans Lui ou Playboy quand on était jeunes ?
- Ah oui, c'est vrai... Elle ne posait pas avec ses filles ?
- N'exagérons pas.
- Ça me revient maintenant. Je crois que la Marine avait traité sa mère de  « décharge publique », quelque chose dans ce genre. Et je me demande si l'avocat de la Pierrette lors de son divorce n'était pas ce clown de Collard...
- Ah oui, je crois bien... Et c'est aujourd'hui un gars de la Marine...
- Quel spectacle...
- Alors, pour toi, ils s'en sortent bien ?
- Les mafieux ?
- Non, je parlais du FN. 
- Si l'on tient compte de la puissance du dispositif de cette mascarade démocratique, oui. Malheureusement, bien entendu. Malheureusement, mais logiquement. Car les directeurs du cirque vont encore, à l'avenir, faire appel à leur petit numéro d'épouvantail. Et le départ de la petite dernière du clan Le Pen fait partie du show permanent. Elle se met à l'écart de la tempête pour revenir immaculée et attendue comme la vierge bleue.
- Elle a précisé que c'était provisoire. Elle veut s'occuper de son enfant. Ça la rend touchante, non ?
- Oui. C'est une femme avant tout, tralala lalère... Putain, c'est ça le plus grave...
- Quoi donc ?
- Que ces gens-là ne cessent de se reproduire.
- Les Le Pen ?
- Tous. Les Sarkozy, les Hollande, les Valls, les Mitterrand...
- Pas Macron.
- Forcément...
- Qu'est-ce que tu sous-entends ?
- Rien qu'on ne sache déjà. De toute manière, ce type est un pantin, un clone, une image virtuelle, la représentation de l'ordre ultralibéral, une pub pour un monde meilleur...
- Un monde meilleur ?
- Pour la classe qu'il représente. Qui ne manquera pas de le récompenser pour services rendus après son règne.
- Tu as vu son arrivée au Louvre ?
- Non, merci. Ma tolérance à la supercherie a des limites. Mais tu sais que le père de la fille de ma compagne y était, et il y a même emmené sa fille...
- Hein ?!
- Après nous avoir traités de fascistes parce qu'on ne votait pas pour l'ordre et qu'on endoctrinait la petite. Une dizaine de sms par jour, sans mentir. Un vrai harcèlement démocratique. Ah, le con... Encore un qui se touche devant l'étalage du fric et la vulgarité de cette mafia. Il doit rêver d'en faire partie alors qu'il va être expulsé de chez lui pour des mois de loyers impayés et après avoir arnaqué le fisc...
- Quel âne !
- Oui, comme ceux qui sont en place et qui nous pissent sur la tronche. En costard LVMH et dents blanchies deux fois par an.
- On en reprend une autre ?
- Vas-y !
- T'as fait quoi alors, dimanche soir ?
- Le pied de grue à Ménilmontant.
- Qu'est-ce que tu foutais là-bas ?
- J'attendais que ma fille soit libérée.
- Libérée ?
- De la nasse de la flicaille.
- Elle était au Saint-Sauveur ?
- Exact. Cinq heures nassée. Après avoir été gazée, bombardée de grenades, tirée au flashball et bâtonnée aux tonfas... Une belle démocratie, je te dis. Une voiture de flics a même renversé un piéton et pris la fuite comme de vulgaires chauffards du samedi soir. Ah, les enflures...
- Tiens, calme-toi.
- Ce qui me fait rire, c'est de voir Valls et la Ségolène lécher les pompes à 5000 boules du petit dictateur de pacotille.
- A droite, c'est pareil.
- Eh, oui, ni gauche ni droite, c'est son credo, c'est celui des fachos. Bientôt, le parti unique !
- Vu comme ça, je peux pas dire que tu aies tort... Dire que je culpabilisais de ne pas voter.
- Tu n'as pas voté ? Toi ?!
- Je n'ai pas dit ça. A 17h00, j'ai craqué et j'y suis allé.
- A ta santé, ami collabo !




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